LA MEDITATION BOUDDHIQUE |
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LA MEDITATION BOUDDHIQUE
L’humanité connaît actuellement une ère de progrès scientifique et de matériel extraordinaitre, alors que les valeurs spirituelles et morales accusent une baisse de plus en plus importante. L’équilibre étant rompu, l’homme est plongé dans un tel abîme qu’il ne peut plus échapper à ses maux et à ses souffrances. Pour vivre dans le bonheur, la joie, pour parvenir à un idéal de civilisation digne de ce nom, chacun de nous doit, en dehors de la satisfaction de ses besoins matériels, chercher absolument à développer sa faculté de clairevoyance, d’éveil et de délivrance. Le mental est le moteur de toutes choses. Afin de dégager efficacement le mental, chacun devrait s’efforcer de comprendre et de pratiquer la méditation bouddhique. Les quelques pages qui suivent, visent à apporter une contribution à la propagation de la doctrine et à aider tous nos lecteurs à retrouver leur propre et vrai bonheur dans le présent et dans le futur. (Vén. THICH HUYEN-VI) En attendant la publication d’une étude complète et détaillée sur la MEDITATION BOUDDHIQUE, nous prions nos lecteurs de suivre les pratiques indiquées dans cette brochure. I. ORIGINES DE LA MEDITATION BOUDDHIQUE La méditation bouddhique vient de notre maître, le Bouddha Sakyamuni. Après avoir quitté sa famille à la recherche de la Voie, il se décida à pratiquer la méditation, jusqu’à ce que l’Eveil vienne couronner ses efforts (Anuttara Samyak-sambouddha) : II. QU’EST-CE QUE LA MEDITATION ? “Thiê’n”, en vietnamien, ou plus exactement “thiê’n na” du mot sanskrit dhyana, traduit en chinois par “tinh lu” (paix et réflexion), est traduit en français par “méditation”. Lorsqu’il ne se produit pas d’agitations mentales, il y a méditation. Quand, en position assise, on reconnaît sa nature originelle, c’est qu’on atteint la tranquillité de l’esprit, qu’on médite. La nature originelle représente ainsi l’essence non née de chacun. La tranquillité de l’esprit constitue le paysage mental non créé dans lequel le souffle des huit vents reste immobile. Les huit vents sont : les profits, la décadences, la calomnie, la glorification, la louange, la critique, la souffrance, la joie. Lorsqu’on médite, ainsi, on est considéré comme étant entré dans l’état de Bouddha bien qu’on ne soit que simple créature. Par l’introspection, nous devons chercher à nous connaître, à savoir si nous sommes bons ou méchants, intelligents ou bornés, braves ou peureux, honnêtes ou vils. Ces réflexions, ces examens, ces analyses qui sont dénommés l’observation psychologique, constituent la méditation. Le mental, enclin à la distinction, au préjugé, à l’égoïsme, à l’avidité, à la colère, à l’ignorance, a pour nom faux mental, mental pervers, mental de créature. Ce faux mental doit être détruit pour laisser la place au mental d’amour, de compassion, au vrai mental, à la nature de Bouddha apparaissant. La méditation supprime l’agitaion mentale, la remplace par la nature vraie, pure, c’est-à-dire la vérité. Elle est encore appelée méthode de commandement du mental, ou de concentration des pensées. Les idées de chacun sont très complexes ; chaque personne a ses opinions qui diffèrent de celles des autres ; elles suscitent, par leur diversité même, mille et mille mécontentements, par la suite des fautes variées commises et qui occasionnent, dès lors, les souffrances pour soi-même, pour les hommes, la famille, la société, la nation, le monde, toute l’humanité. Les effets dépendent tous des agitations mentales distinctes, des idées erronées, qui se sont formées. Pour maîtriser, pour pacifier, pour éliminer les diverses passions, les idées erronées, et mettre en lumière le mental vrai, pur, présent en toute personne, il faut recourir à la méthode de la méditation. “Toutes les créatures portent, en elles, la nature de Bouddha”, voilà l’enseignement de base du Bouddha. La nature de Bouddha est le “mental vrai et pur présent en tout être” comme indiqué ci-dessus. Toutes les catégories d’êtres vivants la possèdent, sans exception ; ainsi ce mental est-il encore dénommé “l’avoir originel”, ou la “physionomie existante dès l’origine”, autrement dit, le mental vrai que les créatures ont d’une façon tout innée. C’est pour revenir à ce mental originel que nous pratiquons la méditation. III. BUT DE LA MEDITATION BOUDDHIQUE Le but de la méditation bouddhique est “d’arrêter les agitations mentales, de retrouver la nature de Bouddha”. Pour cela, il faut décanter les diverses souillures de notre mental, retrouver la vraie physionnomie de notre nature. Ces souillures sont justement les illusions. Notre propre nature est la représentation de la sagesse Tathagata (Esprit sans attache). Les Bouddhas comme les créatures la possèdent en entier, unique, identique à elle-même. Si nous nous débarrassons des pensées impures, nous ferons resurgir en nous la représentation de la sagesse du Tathagata, nous serons Bouddha ; sinon, nous resterons des créatures. Parce que depuis d’innombrables kalpas jusqu’à aujourd’hui, nous nous sommes aveuglément plongés dans les ténèbres du cycle des renaissances, parce que depuis longtemps nous nous sommes laissés contaminer par des souillures, il ne nous est pas possible, en un moment, de nous libérer des illusions, de voir réellement notre nature originelle ; c’est pourquoi nous devons pratiquer la méditation. La condition primordiale dans la pratique de la méditation consiste à détruire les illusions. Comment la méthode de destruction des illusions procède-t-elle ? Le Bouddha Sakyamuni enseigna beaucoup de procédés, mais le point essentiel réside dans l’expression “la fin des illusions”. La fin des illusions, c’est l’Eveil. L’école de méditation que le fondateur Bodhidharma avait transmise en Chine, jusqu’au Sixième Patriarche Houei-Neng, s’était répandue partout, apportant une lumière éblouissante depuis l’Antiquité jusqu’aux temps modernes. La phrase très importante par laquelle Bodhidharma et le Sixième Patriarche Houei-Neng initient les pratiquants de méditation est : “Supprimer complètement les liens, ne laisser naître aucune pensée”. Supprimer complètement les liens, c’est se débarrasser entièrement de tous les liens ; Les deux expressions : “Se débarrasser entièrement de tous les liens, ne laisser naître aucune pensée”, constituent la condition déterminante avant toute autre dans la pratique de la méditation. S’il n’est pas possible de réaliser ces deux expressions, la méditation, non seulement, ne pourra réussir mais la porte de la délivrance serait difficilement franchissable. Tant que les innombrables liens continuent à nous attacher, que les agitations mentales, sans cesse, se produisent et se détruisent, comment pouvons-nous pratiquer la méditation avec succès ? “Se débarrasser entièrement de tous les liens, ne laisser naître aucune pensée” constituent, nous le savons bien entendu déjà, la condition primordiale dans la pratique de la méditation. Cependant comment devons-nous la réaliser ? Il en existe deux façons : Si nous abandonnons totalement notre corps, comme un cadavre indifférent, les facultés, les objets de naissance, les formes de conscience et l’esprit se dissolvent ; l’avidité, la colère, l’ignorance, le désir seront complètement anéantis. Toute affaire, mal et douleur, souffrance et joie, faim et froid, nourriture et habillement, honneur et outrage, naissance et mort, malheur et bonheur, paix et danger, critique et louange, possession et perte, tranquillité et trouble, difficulté et aisance, etc., intéressant le corps doivent en être chassés. C’est seulement dans ces conditions qu’il est possible d’espérer les abandonner tous. On les abandonne tous une bonne fois pour toutes, et c’est ce qu’on appelle abandonner complètement mille liens ; Sitôt mille et mille liens complètement abandonnés, les illusions sont dissolues, les distinctions ne se forment plus, les préjugés s’éloignent durablement. Alors, plus aucune pensée ne naît, notre propre nature devient perceptible, l’essence profonde se dévoile. Si l’on parvient à de tels résultats, c’est que les conditions requises par la méthode de la méditation sont bien remplies, et que l’on utilise tous les moyens de recherche afin de pouvoir parvenir à l’Eveil. IV. FORMALITES POUR LA PRATIQUE DE LA MEDITATION (à accomplir par les candidats pratiquant dans la salle commune de méditation).
Les personnes qui ne peuvent pratiquer aux séances de groupes, liront attentivement cette brochure et pourront ensuite pratiquer individuellement dans la salle de méditation, à la condition d’en avoir avisé au préalable le Maître et de se conformer aux règles générales. V. LA PRATIQUE PROPREMENT DITE
EXERCICEAprès avoir compris exactement la méthode, le pratiquant s’exerce à s’asseoir. Il concentre sa pensée sur l’image de Bouddha en pleine méditation qui nous apprend, d’une façon claire et intelligent, les pratiques adoptées par lui-même. Jadis, il suffisait aux Patriarches d’entrer en méditation pour découvrir l’essence de Bouddha. Ainsi la méthode “Sérénité mentale de Bodhidharma”, la dissertation “Vision du soi inné” du Sixième Patriarche Houei-Neng étaient des méthodes directes pour atteindre la sagesse, sans avoir recours aux formes d’initiation. Plus tard, les Patriarches des générations qui suivent, se sont aperçus que leurs disciples étaient moins doués que les anciens. Ils n’étaient plus aussi réceptifs, leur coeur s’était avili et n’était plus malléable ; la cupidité et la mauvaise foi s’étaient emparées des esprits ; Aussi durent-ils trouver, chacun, une méthode particulière d’enseignement. Il fondèrent ainsi diverses écoles où ils apprirent aux débutants des formules d’initiation. Celles-ci sont très nombreuses, citons par exemple : Mais la formule la plus répandue est celle-ci : Purifier son esprit, garder pur son coeur, son mental. Pendant les deux ou trois premières années consacrées à la méditation, le pratiquant doit concentrer son esprit sur ces formules. Lorsqu’il aura atteint la sérénité mentale, il aura l’intelligence éclairée, il pourra se mettre aux exercices d’un niveau plus élevé. SORTIE DE MEDITATIONAu signal donné, le pratiquant se prépare à sortir de l’état de méditation. Il commence par séparer les mains, puis doucement remue la tête, les yeux, le corps, décroise pieds et jambes avec lenteur et précautions. Il éprouvera, à ce moment, des pieds à la tête, des difficultés, par exemple dos courbaturé, poitrine oppressée, fourmillements dans les jambes, cou endolori, etc. Le pratiquant doit masser fortement ces zones douloureuses, ou se frotter vigoureusement les mains pour les réchauffer, puis les y appliquer. Il doit se garder d’accomplir ces gestes avec précipitation, pour éviter des suites douloureuses. La séance terminée, les pratiquants réciteront les paroles de transfert de mérites :
VI. EFFETS DE LA MEDITATION Appliquant exactement les méthodes ci-dessus exposées, les quatiquants se porteront bien, leur santé s’améliorera, leur esprit deviendra plus clair et éveillé, ils parviendront à la tranquillité de l’esprit. Ils obtiendront les dix beaux résultats suivants : VII. CONCLUSION En appliquant les règles millénaires édictées par le Bouddha, chaque pratiquant peut parvenir à un certain niveau de la méditation et à un certain degré de sagesse. La méditation est une méthode offerte à toutes les catégories humaines, sans distinction de couleur, de nationalités, de religions, de pays. Chaque personne qui l’utilise, peut atteindre la délivrance de l’Eveil. Tous les grands éveillés sont arrivés au merveilleux couronnement de leur efforts par la méditation bouddhique. C’est pourquoi nous pouvons conclure en affirmant que la méditation est un exercice indispensable à tous, particulièrement là où la vie spirituelle est en butte à de graves bouleversements. La méditation est un remède miraculeux contre les souffrances morales. Elle ne doit pas être délaissée par ceux qui désirent réaliser l’équilibre entre le corps et l’esprit, dans la recherche du bonheur au cours de l’existence présente. DEDICACE Puissent les bienfaits, issus de cet ouvrage, quels qu’ils soient, contribuer à la libération et au bonheur des êtres innombrables, exauçant ainsi les voeux des maîtres compatissants. |